Ecart, chronologie en cinq jours

10 - 15.01.2011
























Annonce d’ouverture de la librairie Ecart/Books, 1975



Ecart, chronologie en cinq jours est une tentative d’interprétation historique de l’activité du groupe Ecart à Genève à partir de documents, archives et récits oraux qui, chaque jour, du 10 au 15 janvier, instruisent la reconstitution d’une pièce ou d’un happening du groupe. Au fil de la semaine et du déroulement du programme, des restes s’accumulent, exposant par traces, aux côtés d’éditions originales Ecart/Books, une série de gestes issus du répertoire du groupe.


Fondé à Genève en 1969 par John M. Armleder, Patrick Lucchini et Claude Rychner, Ecart, par le biais de sa galerie, de sa librairie et de ses éditions, a creusé dans les années 1970 un intervalle : celui d’un malentendu, placé au centre de ce que le groupe a exposé de son affiliation à Fluxus, à savoir le prétendu comblement de la séparation entre le lieu d’inscription de l’art et la rue, la vie et ses flux. Si à des savoirs supposés « justes » Ecart a substitué des savoirs quelconques, c’est en délaissant l’immuabilité d’un lieu où les gestes, les compétences, les signatures, les idées et les faits sembleraient s’empiler et s’accumuler sans changer de locuteur et de propriétaire. Il a fallu inventer des gouffres. Cet exercice de l’écart s’est aménagé autour d’une mythologie spontanée ponctuée de célébrations sans fondement, d’événements orphelins mettant en scène des personnalités multiples, d’une identité posée sur des confidentialités et des secrets construits sur des lieux et des outils réels. Il semble que le postulat de l’entreprise n’ait pas été d’établir des cartes mais d’en faire le jeu, d’inscrire des écarts dans le texte des généalogies artistiques.


Ecart, chronologie en cinq jours place la reconstitution dans cet intervalle de la lecture, dans les marges et le hors-texte, les manques et les absences, dans le travail indéfini des textes et des images les unes sur les autres. Il n’y a pas de précédents mais des écarts, des textes et des prétextes : un entracte, pratique du détachement et de la vacance dont Ecart a fait un nom propre.



Programme


10.01.2011, 18h

The White Flights of the Imagination & Other Pieces

Pièce pour huit interprètes réalisée lors du premier Ecart Happening Festival en 1969.


11.01.2011, 18h

Three Colours Event (Event n°2, Artichauts)

Pièce pour deux interprètes réalisée pour l’ouverture de la galerie Ecart en 1972.


12.01.2011, 14h-21h

Conversation. Etude pour John Cage.

Pièce exposée lors de l’ouverture de la nouvelle galerie Ecart en 1973.    


13.01.2011, 18h

Ecart Films Archives

Projection de films Ecart inédits.


14.01.2011, 18h

138 Textes en Lecture Simultanée

Pièce pour vingt-quatre interprètes donnée à l’occasion d’un Dada Recital au Musée d’Art et d’Histoire de Genève en 1979.


15.01.2011, 14h-21h

Infusion / Diffusion

John M. Armleder à la Biennale de Paris en 1975. Avec John M. Armleder.