The Ephemeral Cosmogony : Cornu Copia

Benjamin Valenza

05.05 - 11.06.2011


 

Forde présente du 5 mai au 11 juin 2011 The Ephemeral Cosmogony : Cornu Copia, une exposition de Benjamin Valenza (né à Marseille en 1980, vit et travaille à Lausanne et Genève).


Cette installation monumentale est une évocation d’une corne d’abondance - ou cornucopia -   constituée de formes flottantes dans l’espace de la galerie. Les modules apparaissent à la fois comme une structure architecturale unitaire, des formes autonomes et des surfaces de projection. Ils opèrent comme des phonèmes, outils élémentaires d’un langage qui, ici agencés, évoquent un mot véhicule de concepts multiples, déjouant la possibilité de « signifier » en restant ouvert à l’interprétation.


Origine latine du terme, cornucopia sert à désigner ce qui prendrait la forme même de cette corne. Si la représentation moderne de la corne d’abondance est celle d’un panier regorgeant de nourriture frugale, l’étymologie latine du mot - Cornu Copiae - nous ramène avant tout à sa fonction, celle d’une machine à reproduire et copier à l’infini. Une analogie formelle permet de transposer cette allégorie à l’échelle monumentale dans le mythe de Babel dont la fameuse tour prend modèle sur une ziggurat mésopotamienne, celle d’Etemenanki (« maison-fondement du ciel et de la terre »), pyramide à sept étages devenue au fil du mythe et de ses représentations une spirale élancée vers le ciel, cherchant à s’élever à l’infini, une forme de corne, sans commune mesure.


Machine à reproduire et à diffuser le langage, comme le veut la tradition biblique, la tour de Babel symbolise la dimension démiurgique de l’homme quant il se mesure à la création ex-nihilo, c’est-à-dire au sacré. A l'extrémité de cette tradition de la posture artistique, en produisant ce qui échappe à la compréhension immédiate, le geste créatif s’énonce dans une langue intraduisible mais au pouvoir évocateur qu’il s’agit d’interpréter. La cornucopia est ici cette image métaphorique : une forme dont la présence monumentale excède théoriquement les limites de son contexte d’apparition, celui de l’espace d’exposition, en faisant appel à l’inconscient collectif.


The Ephemeral Cosmogony est un projet en plusieurs temps qui fait suite à deux expositions, à La Vitrine à Paris (2 octobre – 28 novembre 2010) et à FormContent à Londres (24 février – 27 mars 2011).

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