Tell me the truth - am I still in the game ?

Matt Sheridan Smith

11.11 - 23.12.2011



 

Les oeuvres de l'exposition Tell me the truth - am I still in the game ? oscillent entre les statuts de ready-made, de débris d'une syntaxe élémentaire, et d'alphabet visuel. Les objets collectionnent les blessures, les accidents et les coupures, accrocs narratifs par lesquels apparaissent les contours de quatre personnages : Douglas Bader, aviateur de la Royal Air Force amputé des membres inférieurs, Ottavio Bottecchia, cycliste vainqueur du Tour de France mystérieusement mort au bord d'une route italienne d'une fracture à la base du crâne, Barbe-Nicole Clicquot-Ponsardin, figure de veuve au travail décapitant les bouteilles, ainsi qu'une jeune femme américaine qu'on se contentera d'appeler Katie.


De ces personnages, les oeuvres dressent un portrait expérimental. Les éléments de ces portraits constituent autant de natures mortes, en attente d'une performance qui ne vient pas. Jouant de ses propres limites perceptives et rhétoriques, l'exposition ne combine pas des signes, mais accumule les résidus : textures, motifs arrêtés dans la répétition, éléments solides et liquides qui ne révèlent leur présence, leur absence ou leur mémoire que comme divers états de viscosité.


L'exposition est articulée autour d'un script qui prend la forme d'une fiction interactive, et dont la navigation est ordonnée par une série de command lines basiques comme "examine", "take", "look" ou "go". Ce script, qui débute dans l'espace d'exposition, et dont le spectateur est le protagoniste et l'opérateur, libère des blocs successifs de descriptions informant ou déformant l'exposition. En restituant des bribes de discours aux portraits muets que dessine l'exposition, ce script tend à mettre à nu l'objet du parcours, tout en l'ensevelissant dans le même mouvement sous d'autres strates descriptives. La fiction fait alors de l'exposition une exposition de "restes", les indices esseulés d'une généalogie textuelle faite d'obstacles et de digues, et dont le cours ne se remonte pas.


Cet enregistrement, qui est aussi une cartographie, se soustrait aux catégories didactiques de l'explication, pour resurgir comme un texte qui ne parle plus que son propre langage et ne s'adresse plus au spectateur, cessant de produire des clartés, pour multiplier les seuils. Alors que les objets se présentent dans un état latent, le texte, lui, à la manière des écheveaux descriptifs des machines célibataires de Raymond Roussel ou Alfred Jarry, se dresse comme un mécanisme qui épuise l'interprétation et désoriente les intentions, laissant l'exposition flotter, irrésolue, entre deux eaux.


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Script de la fiction interactive ici.


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Exposition conçue en parallèle d’un workshop d’écriture réalisé en co-opération avec HEAD-Genève.

















































































Exhibition (beta)

Interactive fiction game, computer, table, chair, post-it notes.

2011

 






































Double expiration portrait (cyclist)

Enamel screenprint on plexi, mounted photograph

2011

56 x 43 cm

 











































































There's always something to do: part 1

Painted MDF, banana, nails, brewed coffee, coffee grinds, porclain cups and saucers

2011

115 x 34 cm

 










































































































































Blood to heal the stone

Laser print, readily available seating, handwritten text

2011

 






































Double expiration portrait (fighter pilot)

Enamel screenprint on plexi, mounted photograph

2011

56 x 43 cm

 






































There's always something to do: part 2

Painted MDF, silk and wool scarf, inkjet prints

2011

115 x 34 cm

 

















































































































Fliege, Ficken

Laser print, readily available seating, handwritten text

2011

 








































Double expiration portrait (widow)

Enamel screenprint on plexi, mounted photograph

2011

56 x 43 cm

 




















































































































There's always something to do: part 3

Painted MDF, newspapers, decapitated (sabred) champagne bottles, crystal flutes, champagne lees

2011

115 x 34 cm

 
















































































































You keep the sunshine, save me the rain

Laser print, readily available seating, handwritten text

2011

 
Double expiration portrait (katie)

Enamel screenprint on plexi, mounted photograph

2011

56 x 43 cm

 



















































































































Deep web swag

Laser print, readily available seating, handwritten text

2011

 









































There's always something to do: part 4(4)

Painted MDF, bottled water, hanging lightbulb.

115 x 34 cm



 
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